Après 53 ans de fonctionnement, la centrale à charbon du Havre a été mise à l’arrêt

Il y a 3 années 1488

La France a promis de mettre à l’arrêt toutes ses centrales à charbon d’ici fin 2022. Cela concerne quatre unités sur le territoire. Pour la centrale du Havre, opérée par EDF, le jour fatidique est tombé ce mardi 31 mars après 53 années de fonctionnement.

Mercredi 31 mars, environ deux cents personnes se sont rassemblées devant la centrale à charbon du Havre pour protester contre sa fermeture définitive le jour même. "300 emplois supprimés, merci qui ?", "Ils nous ont pris nos métiers, mais pas notre fierté !", pouvait-on lire sur des tracts. Selon EDF, 170 agents du groupe et 72 salariés de sous-traitants permanents sont concernés. La CGT parle de son côté de 300 personnes touchées dont 90 salariés de sous-traitants permanents et des agents portuaires.

Lancée en 1968, la centrale a employé jusqu'à 560 personnes. La production d'électricité de la centrale a cessé depuis le 10 mars à la suite de l'épuisement du stock de charbon mais ce n'est qu’hier qu'elle a été définitivement déconnectée du réseau de distribution électrique. Selon EDF, "le chantier de déconstruction des installations devrait nécessiter une dizaine d'années".

Passage à la biomasse

La fermeture des quatre dernières centrales à charbon françaises avait été annoncée sous la présidence de François Hollande pour "l'horizon 2023" avant que l'échéance ne soit fixée à 2022 sous la présidence d'Emmanuel Macron. La centrale de Saint-Avold (Moselle) doit cesser son activité en mars 2022. Celle de Gardanne (Bouches-du-Rhône), marquée par un conflit social, est à l'arrêt depuis deux ans. Ces deux dernières centrales appartiennent au groupe GazelEnergie.

Quant à Cordemais (Loire-Atlantique), propriété d'EDF, RTE, gestionnaire du réseau haute tension français, a suggéré le 24 mars son maintien en disponibilité ou la conversion à la biomasse pendant quelques années, tandis que le ministère de la Transition écologique indiquait "souhaiter que, si Cordemais devait perdurer de manière marginale, ce soit avec de la biomasse".

Selon RTE "la sécurité d'approvisionnement" de la France en électricité "reste sous vigilance" pour les trois prochains hivers, étant donné la faible disponibilité du parc nucléaire liée à des maintenances prolongées et au retard du chantier de l'EPR à Flamanville (Manche).

Ludovic Dupin avec AFP

Lire la Suite de l'Article