[Ces startups qui changent le monde] Thrustme veut rendre les nanosatellites plus accessibles et plus durables

Il y a 4 années 614

L’espace est à un virage de son histoire. Il ne s’agit plus d’envoyer quelques gros satellites de plusieurs tonnes en orbite mais des constellations de minuscules engins appelés cubesats. La miniaturisation de leur système de propulsion est un défi. Les moteurs électriques de la jeune pousse française Thrustme devraient proposer une solution durable et économique. Pendant une semaine, Novethic met un coup de projecteur sur les startups responsables qui vont changer nos habitudes.

L’industrie spatiale est en pleine mutation. Les besoins satellitaires sont désormais remplis par des constellations de petits satellites. Appelés cubesats, il s’agit de cubes de 10 centimètres de côté lancés par dizaines pour remplir des tâches aussi variées que surveiller l’évolution du climat, diffuser Internet pour les trois milliards d’humains qui n’en disposent pas encore, surveiller les cultures agricoles, etc. Mais piloter ces cubesats pour ajuster leur orbite, réagencer leur placement, et les désorbiter en fin de vie pour ne pas polluer les abords de la Terre, est un enjeu majeur.

Sur ces tout petits satellites, les propulseurs chimiques, utilisés pour les gros satellites et les fusées, sont compliqués à miniaturiser et chers. La startup Française Thrustme (littéralement : "propulse-moi") propose une solution originale. Il s’agit d’un moteur ionique qui va générer une légère propulsion, alimenté par les panneaux solaires du nanosatellite.

Lancements en 2019

Selon Ane Aanesland, fondatrice de ThrustMe et issue de l’école Polytechnique et du CNRS, les moteurs électriques de la jeune pousse française sont trois fois moins coûteux que ceux actuellement sur le marché. Reste à faire la démonstration du moteur ionique en dehors du laboratoire de Verrières-le-Buisson (Essone) où sont installés les 17 chercheurs et ingénieurs, pour passer à une démonstration dans l’espace.

Ce qui sera fait en 2019 avec deux lancements prévus. En cas de succès, une commercialisation est attendue pour 2020. Et le marché potentiel est gigantesque. Plus de 10 000 cubesats à lancer d’ici 2030. L’argument a convaincu la Commission européenne qui a financé l’entreprise française à hauteur de 2,4 millions d’euros. Une fois la preuve du concept faite, il y a fort à parier que les spécialistes du NewSpace comme SpaceX ou Blue Origin tourneront leur regard vers la pépite tricolore.

Ludovic Dupin @LudovicDupin

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