Porté par les collectivités, le port de Cherbourg a fait de sa localisation un atout pour être en pointe sur les énergies marines renouvelables (EMR). Il remporte le prix de la politique publique de «Territoires & Industrie», une initiative de L’Usine Nouvelle et de La Gazette des communes, dont la quatrième édition 2024 se tenait le 26 septembre à Cherbourg, dans la Manche.
Le port de Cherbourg a su transformer en atout sa localisation terrestre excentrée, à l’extrémité de la presqu’île du Cotentin. Si les liaisons routières sont longues, le port normand est facilement accessible par bateau depuis la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne ou encore le Pays basque. Son socle géologique très résistant supporte industries, stockage, logistique, lourds, sans surcoût de travaux. D’autant que le quai et les terre-pleins ont fait l’objet de renforcement en 2022. Un ensemble d’atouts qui en font un lieu d’accueil privilégié de la filière des énergies marines renouvelables (EMR), en pleine expansion.
Mats, pales et nacelles du parc éolien de Fécamp y ont été préassemblés l’an dernier avant de prendre la mer. C’est de cet espace, également, que partiront les mâts des éoliennes du parc de Courseulles. Grâce à un agrandissement de 39 hectares, décidé par Ports de Normandie, gestionnaire du port, l’espace du port de Cherbourg dédié aux énergies marines renouvelables est passé à 100 hectares, transformant le port de la pointe du Cotentin en base arrière pour tous les industriels de l’éolien en mer, flottant ou posé, et de l’hydrolien.
Ensemble de la chaîne de valeur
Production, assemblage, stockage, maintenance… L’ensemble de la chaîne de valeur de la filière y est représenté. Bordé d’un quai « lourd », dans un espace portuaire au fort tirant d’eau et accessible aux gros navires et barges, ce terre-plein accueille également l’usine de LM Wind Power (groupe General Electric), qui produit les plus grandes pales d’éoliennes au monde. Pour 2024, le port prévoit plus de 260 escales de bateaux liés aux EMR.
L’atout du port manchois tient également à la diversité de ses activités : port industriel, de plaisance, de pêche, de croisière, de liaison Transmanche, il accueille aussi une réparation navale de haut niveau. Un nouveau terminal multimodal doit être mis en service fin 2024. Son activité se renforcera « avec la mise en fonction de navettes par Britanny Ferries au printemps 2025 », indique Bertrand Marsset, directeur adjoint de Ports de Normandie.
La rédaction, avec Pascale Tessier, La Gazette des communes