Engie choisit Catherine MacGregor, spécialiste du secteur parapétrolier, pour reprendre en main sa transition énergétique

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Publié le 06 octobre 2020

Une experte des opérations pétrolières pour redéfinir la stratégie de transition énergétique d’Engie et renforcer le groupe comme l’un des leaders mondiaux des énergies renouvelables. C’est le pari inattendu du Président Jean-Pierre Clamadieu et de l’État actionnaire. Ils ont choisi pour nouvelle directrice générale Catherine MacGregor, une ancienne vice-présidente de Schlumberger, le plus grand parapétrolier mondial.

En février dernier, Isabelle Kocher n’a pas été renouvelée à son poste de directrice générale d’Engie. La seule femme à la tête d’un groupe du CAC40 était écartée après avoir engagé un virage vert trop rapide et parfois trop éloigné du cœur de métier de l’un des plus grands énergéticiens mondiaux. Sa stratégie avait fini par créer des différents irréconciliables avec le Président Jean-Pierre Clamadieu, tandis que l’État actionnaire (24 % des parts) voyait d’un œil méfiant la rentabilité du groupe s’éroder.

Huit mois plus tard, Engie a trouvé la personnalité qui remplacera Isabelle Kocher. La feuille de route donnée par le gouvernement était claire. Il doit s’agir d’une femme, dont la mission sera de recentrer les activités du groupe sur les énergies renouvelables et les infrastructures énergétiques. En parallèle, elle aura pour mission de passer en revue toutes les activités de services, très fortement développées ces dernières années, et de procéder à des cessions. L’élue pour cette tâche est Catherine MacGregor, qui entrera en fonction le 1er janvier 2021.

Vice-Présidente de Schlumberger

Cette Française de 48 ans, centralienne, est une experte de l’énergie, mais plutôt du côté des fossiles. Elle a passé 23 ans, chez le parapétrolier Schlumberger jusqu’à en devenir Vice-Présidente. En 2019, elle passera par un parapétrolier, Technip FMC, avant d’accepter l’offre Engie. Elle a été choisie face à de nombreuses candidates comme Gwenaëlle Avice-Huet, directrice générale adjointe d'Engie en charge des renouvelables et de l'Amérique du Nord, ou Catherine Guillouard, PDG de la RATP.

Pour Jean-Pierre Clamadieu, la compétence de la future directrice générale est loin de se limiter au secteur pétrolier et parapétrolier. "Réduire Catherine MacGregor a quelqu'un qui vient du pétrole est extrêmement réducteur (…) C'est quelqu'un qui a eu des expériences opérationnelles très denses, dans des environnements à chaque fois complexes, avec des défis qu'elle a à chaque fois relevés", juge-t-il. À juste titre, le monde du pétrole a radicalement évolué ces dernières années à la faveur de multiples crises et la dirigeante en a été pleinement actrice.

Catherine MacGregor veut, quant à elle, assurer qu’elle s’inscrit pleinement dans la décarbonisation d’Engie et de l’activité de ses clients : "Forte de notre culture de l’industrie commune et de mon expérience opérationnelle, j’aurai à cœur, avec l’ensemble des équipes, de répondre aux grands défis qui nous attendent pour permettre à Engie d’accélérer la transition énergétique", assure-t-elle dans un communiqué. Mais avant même la question de la stratégie, c’est celle de la gouvernance qui va se poser.

Enjeu de gouvernance

La séparation des fonctions de PDG entre Jean-Pierre Clamadieu et Isabelle Kocher ne s’est pas bien déroulée. Cette dernière a refusé de se plier aux attentes du premier et de son conseil d’administration. En revanche, son remplacement temporaire par un le trio composé de l’ex-secrétaire générale, Claire Waysand, de la directrice financière, Judith Hartmann et du directeur des opérations, Paulo Almirante, avait fonctionné de manière plus fluide, ce qui avait pleinement satisfait l’État-actionnaire.

La nouvelle directrice générale devra donc s'inspirer de ce mode de fonctionnement. Jean-Pierre Clamadieu réinsiste néanmoins sur la nécessité d'une vraie séparation des pouvoirs, gage d'une bonne gouvernance d'entreprise. "Le directeur général dirige le groupe avec tous les pouvoirs que cela implique, il représente bien sûr le groupe à l'extérieur". Le Président pour sa part vérifie "que le conseil fonctionne de manière efficace, fait en sorte que le conseil soit en mesure de fixer des orientations stratégiques, et de s'assurer de leur mise en œuvre".

Ludovic Dupin @LudovicDupin 

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