Flambée des prix de l’électricité : la CRE vise les énergies fossiles

Il y a 1 année 544

Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), dans un entretien publié par Euractiv, reconnaît que "nous ne sommes pas certains de passer l’hiver sans coupures" mais pour autant, il n’est pas nécessaire de mettre en place de nouvelles normes pour contraindre les particuliers ou les entreprises à réduire la consommation d’énergie. L’objectif contraignant de 5% durant 10% des heures de pointe, en plus de l’objectif non contraignant d’une baisse de 10% de la consommation électrique, lui paraît suffisant.

Création d’un marché à long terme du kWh

A court terme, l'ancienne ministre estime possible de gérer la crise avec "des achats groupés de gaz". En 2023, elle espère que "les prix de gros de l’électricité baisseront grâce à une meilleure disponibilité du parc nucléaire et des températures clémentes". Mais à long terme, une réforme du marché européen de l’électricité est absolument nécessaire.

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Si Emmanuelle Wargon souhaite maintenir un marché européen interconnecté avec la règle de la vente sur le marché de gros de l’électricité au coût marginal par le spot, il faut réfléchir à la répercussion de ce coût sur le marché de détail. Elle veut en particulier décorréler le prix d’électricité de celui des énergies fossiles. Pour y parvenir, elle propose de mettre en place un marché de gros à long terme dont le prix sera plus proche de celui des coûts de production du nucléaire et des énergies renouvelables, moins volatil que celui du gaz.

Le gazoduc entre la France et l’Espagne n’est pas nécessaire

Pour autant, l’accélération des projets d’interconnexions énergétiques ne doit pas se faire au détriment de l’équilibre économique. Elle se dit prête à réétudier le projet MidCat, le gazoduc envisagé entre la France et l’Espagne, mais affirme ne pas avoir reçu de dossier à ce jour. Pour elle, "si la question est de savoir si nous avons besoin d’un nouveau gazoduc, nous pensons plutôt, et sans préjuger des suites de la guerre en Ukraine, que le temps nécessaire à la relance du projet dépassera celui de la crise énergétique". Bref, la guerre pourrait être finie avant la fin de la construction du gazoduc, ce qui mettrait un terme aux tensions des prix sur le gaz et rendrait le projet économiquement désastreux.

 Challenges

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