France Nation Verte : la planification écologique comme nouvelle boussole du gouvernement

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Publié le 21 octobre 2022

France Nation Verte. C'est le nouveau nom à retenir. Il a été choisi par le gouvernement pour définir sa planification écologique. Lancé ce vendredi 21 octobre 2022 par Élisabeth Borne, la Première ministre, il doit permettre à la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030 et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

"Nous devons engager des changements radicaux dans nos manières de produire, de consommer, d’agir. Ce n’est pas une question d’idéologie, cela devient, de plus en plus, une question de survie", a lancé Élisabeth Borne, en ouverture de son discours de présentation sur la planification écologique, rebaptisée France Nation Verte, vendredi 21 octobre 2022. Pas de mesures fortes au programme mais une méthode qui doit irriguer les ministères, les collectivités, les entreprises et jusqu’aux citoyens, à travers de 22 chantiers construits autour de six thématiques de la vie quotidienne : se déplacer, se loger, se nourrir, produire, consommer, préserver nos écosystèmes.

"Nous devons dépasser les caricatures et poser les vrais débats. Évitons de nous fragmenter. (…) Les débats sur l’écologie se perdent depuis trop longtemps dans des courses au symbole. La transition écologique ne connaît malheureusement pas de solution miracle. Et pourtant, beaucoup ne cessent de la réclamer et de choisir des totems plutôt que des changements structurels. Ma conviction, c’est que nous devons agir, en même temps, et sur tous les fronts", a déclaré la Première ministre.

Des indicateurs pour chaque filière

Exit l'interdiction des jets privés, réclamée notamment par La France Insoumise. À la place, il s’agit d’appliquer ce qui est déjà dans la loi en déclinant des objectifs "ambitieux" secteur par secteur, territoire par territoire. Une demande forte des acteurs déjà engagés dans la transition qui attendent ce niveau de granularité. La France s’engage ainsi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030, conformément à l’engagement pris au niveau européen, et à atteindre la neutralité carbone en 2050. "Cela suppose de faire en huit ans plus que ce que nous avons fait en 32 ans" précise Élisabeth Borne.

Dans chaque filière et dans chaque territoire, la concertation avec l’ensemble des acteurs devra aboutir sur une stratégie, des engagements et un calendrier précis. Ces indicateurs seront ensuite consignés dans un tableau de bord et publiés sur un site internet accessible à tous. Des points d’étape seront également organisés régulièrement. Les ministres réuniront au cours de l’automne tous les acteurs et une première version consolidée de la planification écologique, intégrant de nouvelles actions, sera publiée d’ici la fin de l’année. Un suivi constant sera réalisé par le nouveau Secrétariat général à la planification écologique.

"Je parle chantiers. Je parle méthode. C’est vrai, vouloir changer tout un système, identifier des leviers, se fonder sur des séries d’indicateurs peut paraître complexe ou abstrait. Mais je l'assume. Tous les enjeux sont liés. Alors, quand on veut mener des transformations d'ampleur, on doit réfléchir de manière globale, organisée, systémique. C’est bien la nouveauté de cette démarche", explique la Première ministre.

"Une France meilleure"

Le Conseil national de la refondation Climat et Biodiversité, lancé lui aussi ce vendredi 21 octobre avec l’ensemble des acteurs, va venir nourrir les travaux de la planification écologique en bâtissant des consensus larges. Une concertation nationale sur l’avenir énergétique du pays se tient aussi en ligne jusqu’au 31 décembre. Par ailleurs, un "Forum des jeunesses" sera organisé mi-janvier 2023, pour permettre à 200 jeunes, de 18 à 35 ans, de donner leur avis sur l’avenir énergétique du pays. Les conclusions de ces concertations seront versées au débat parlementaire, qui se tiendra en 2023, sur la future loi de programmation sur l’énergie et le climat.

Celle-ci s’inscrit plus largement dans la stratégie française énergie-climat (SFEC) qui doit en outre comprendre la troisième édition de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) et de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 2024-2033). Des plans qui "ont trop souvent été pensés séparément les uns des autres" déplore Elisabeth Borne. "Pour la première fois, nous allons avoir une approche globale, en brisant la logique de silo. (…) Ensemble nous allons construire une Nation verte, une France meilleure", promet-elle.

Concepcion Alvarez @conce1

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