[Enquête 1/2] Pays méconnus d'Amérique du sud, le Guyana et le Suriname sont en train de lancer leur industrie pétrolière, à rebours de la trajectoire de décarbonation mondiale, après avoir découvert d'immenses réserves dans leur sous-sol. L'utilisation de la future rente est scrutée par les populations.
Pas de piste de ski sous les tropiques ni de centres-commerciaux démesurés. Georgetown et Paramaribo, capitales du Guyana et du Suriname, sont aux antipodes des pétromonarchies du Golfe persique. Ces deux états méconnus d’Amérique du Sud possèdent pourtant l’équivalent de dizaines de milliards de dollars dans leurs sous-sols.
Inutile de chercher dans le vert intense de la forêt amazonienne (qui recouvre 97% du Guyana et 93% du Suriname) : c’est dans le bleu profond de l’océan Atlantique qu’il faut plonger. A presque un jour de navigation du continent et à plusieurs milliers de mètres sous la croute terrestre, les eaux territoriales des deux Etats regorgent de gigantesques réserves de pétrole et de gaz.
En 10 ans, les pétrodollars ont tout changé
Au Suriname, l’entreprise publique Staatsolie exploite de petits champs pétroliers terrestres et une raffinerie depuis les années 1980. Un changement d’échelle a eu lieu récemment avec l’annonce de plusieurs découvertes gisements au large. En pointe, le groupe français TotalEnergies a annoncé en septembre 2023 près de 9 milliards de dollars d’investissement pour y exploiter des réserves estimées à 700 millions de barils de pétrole.
Au Guyana, les prospecteurs ont fait chou-blanc pendant plus de 40 ans. Ce n’est qu’en 2015 qu’un gisement providentiel, baptisé Liza, a été mis au jour par la major américaine ExxonMobil. Depuis, une vingtaine de découvertes se sont succédées et des réserves de 11 milliards de barils de pétrole ont été prouvées.
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