Immobilier : la progression environnementale du secteur reste difficile

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Publié le 01 juillet 2014

C’est un rapport encourageant que publie aujourd’hui Novethic. Notre baromètre annuel sur l’immobilier met en évidence les progressions des 20 plus grandes sociétés foncières françaises sur leur consommation d'énergie, d'eau ou d'émissions de gaz à effet de serre. Mais pour aller plus loin, il faut changer les comportements.

ʺLe secteur de l’immobilier avanceʺ. C’est le sentiment qui prédomine chez Yona Kamelgarn. La chargée d’étude immobilier durable de Novethic fait le constat d’une réelle amélioration des pratiques environnementales des 20 plus grandes foncières françaises (société dont l’objet est de détenir et de gérer un parc immobilier). ʺ 60 % d’entre elles s’engagent sur des objectifs de résultats. 10 % s’engagent à mettre en place des moyens pour améliorer leurs pratiques. Et 30 % n’affichent aucun engagement. Mais cela ne signifie pas qu’elles sont indifférentes à la question ʺ.


Atteindre ces fameux objectifs n’est pas toujours aisé pour ces sociétés. Le bilan est globalement très satisfaisant sur la gestion de l’eau et sur la gestion de leurs déchets. Il est en revanche très insuffisant en matière d’émission de gaz à effet de serre et dans l’économie d’énergie.


 
Une démarche volontaire efficace
 


ʺPour aller plus loin il faut travailler avec les utilisateurs" explique François Cantin Directeur Groupe Ingénierie Immobilière et Développement Durable d'Unibail Rodamco."Nous avons par exemple 80 centres commerciaux. Cela représente 8 000 baux avec des commerces différents. Leur sensibilité environnementale restant généralement faible, nous travaillons à un programme global avec les sièges internationaux des grandes marques franchisées pour qu'ils conçoivent des équipements eco-friendly pour tous les magasins."

Les avancées dont témoigne le baromètre publié le 1er juillet 2014 par le centre de recherche de Novethic sont d'autant plus remarquables que les foncières n'ont pas d'obligation légale d'amélioration de leurs pratiques. Elles ont uniquement une obligation de reporting RSE (document qui concentre les informations et indicateurs sociales, sociétales et environnementales de l'entreprise). Mais cette obligation joue, par ricochet, un rôle auprès des entreprises qui louent leurs bureaux : "Nos démarches environnementales les intéressent dans le cadre de leur reporting RSE" explique Odile Batsere, Directrice de la Gestion Immobilière et Environnementale de la société de la Tour Eiffel qui louent des bureaux à de grandes entreprises en Ile-de-France.


Des efforts à faire sur les usages


ʺGlobalement, le comportement des utilisateurs est encore plutôt un frein. Que ce soit sur la température des bureaux ou l'extinction des ordinateurs en quittant son bureau. Dans le premier cas, baisser la température d'un degré fait économiser 7 % d'énergie. Dans le second, les ordinateurs consomment 30 % de l'énergie dans des immeubles de bureaux." Il est donc clef de travailler aussi sur ce levier puisque l'amélioration environnementale du secteur immobilier reste un processus collectif.


Et c'est là que le bât blesse. Car si les grandes foncières affichent des objectifs et mettent en œuvre les moyens de les atteindre globalement sur une grande partie de leurs actifs immobiliers, ce n'est pas forcément le cas du reste de la chaîne (constructeurs, promoteurs, utilisateurs). Pour Anne-Catherine Husson-Traore, la directrice générale de Novethic,ʺ il faut que le concept de valeur verte progresse, ce qui est toujours plus difficile en temps de crise économique. Améliorer les performances environnementales d’un bâtiment permet de mieux le commercialiser et d'anticiper sur son obsolescence. Le succès de la green bond émise par Unibail Rodamco témoigne de l'intérêt des investisseurs pour ces stratégies ʺ.

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