[L’industrie c’est fou] Booster artificiellement la photosynthèse pour stocker plus de carbone

Il y a 1 année 686

Révolutionner la photosynthèse pour stocker encore plus de carbone dans la nature. C’est le pari de la startup californienne Living Carbon, spécialisée dans les biotechnologies, repérée par le site américain Interesting Engineering. Le principe : ajouter des gènes de citrouilles et d’algues vertes à un arbre pour stimuler la photosynthèse, et augmenter ainsi la quantité de carbone qu’il est capable de stocker. «Notre mission est d'utiliser les biotechnologies végétales de pointe pour trouver une solution au changement climatique en se basant sur une forme de nature», vante Yumin Tao, directeur scientifique de l’entreprise.

La photosynthèse permet aux plantes de convertir le carbone en sucre et nutriments. Le processus dépend essentiellement d’une enzyme centrale, appelée RuBisCo, qui extrait le dioxyde de carbone de l’air mais capture dans le même temps de l’oxygène. Cette réaction, nommée «oxygénation», produit un sous-produit toxique appelé glycolate. «Cela gaspille non seulement de l'énergie, mais perd également beaucoup de carbone qui avait été capturé, à nouveau rejeté dans l'air», poursuit Yumin Tao.

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Toute la stratégie de Living Carbon consiste à éviter cette déperdition de CO2. Grâce à la technologie ARN, la startup inhibe l’expression du transporteur glycolique, qui distribue habituellement le glycolate. Living Carbon a également recalibré l’enzyme TK, présent naturellement dans la plante, afin qu’elle «consomme ou reconvertisse le glycolate en CO2 dans le chloroplaste», l’organe de l’arbre qui capte et convertit la lumière du soleil. Par cette irruption de la technologie dans la plante, «nous avons montré une amélioration de la biomasse de plus de 50 % [au sein de l’arbre], ce qui est probablement impensable avec les méthodes traditionnelles», assure le directeur scientifique.

Un procédé qui ne peut pas être dupliqué partout

L’expérience se limite pour l’instant aux peupliers, une espèce facile à manœuvrer par la technologie et très bien connue des scientifiques. D’après les premiers résultats, les quantités de glycolate observées ont bien été réduites. Pour autant, ce procédé ne serait pas duplicable sur tous les arbres, même de la même espèce. «Certains arbres qui contiennent essentiellement les mêmes éléments génétiques ont des taux de photosynthèse différents simplement à cause des interactions entre les gènes», prévient Yumin Tao.

L’Université de l’Oregon doit maintenant mener des tests pendant quatre ans en pleine nature, pour confirmer les résultats obtenus en laboratoire. Living Carbon espère à terme pouvoir augmenter durablement la capacité de stockage de carbone des arbres modifiés par la technologie.

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