Le britannique Harmony Energy installe près de Nantes son premier grand parc de batteries

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Le britannique Harmony Energy installe à Cheviré, près de Nantes (Loire-Atlantique) son premier grand système de stockage d’énergie par batterie permettant de stabiliser le flux d’électricité venant des sources renouvelables. Il en prévoit une dizaine en France à terme.

Nantes va accueillir «le plus grand système de stockage d’énergie par batterie de France». C’est ainsi que le britannique Harmony Energy, son promoteur, présente ce projet de BESS (de l’anglais Battery Energy Storage System). Cette société, fondée en 2010, vient de démarrer au bas du pont de Cheviré (Loire-Atlantique), qui enjambe la Loire près de Nantes, l’installation d’un parc de batteries qui sera raccordé au Réseau de transport d’électricité (RTE) à l’été 2025 pour commencer son activité commerciale à la fin de cette même année.

40 à 70 millions d’euros

L’investissement représentera «plusieurs dizaines de millions d’euros, entre 40 et 70 millions d’euros», indique l’entreprise. Le site occupera une emprise de 1,2 hectare du domaine du grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, là où se trouvait jadis une unité de production électrique au gaz et au fuel, éteinte en 1986.

La vocation d’une telle installation, qui assemble de grosses batteries lithium-fer-phosphate (LFP) est de stocker l’électricité excédentaire, quand la production est supérieure à la consommation, afin de la réinjecter dans le réseau quand la demande s’accroît, en fin de journée notamment. Le stockage prend tout son sens avec la montée en puissance des énergies renouvelables, solaires et éoliennes, par nature intermittentes.

Technologie Tesla

La centrale de Nantes Cheviré mettra en œuvre la technologie Megapack de Tesla. Ses batteries représenteront une puissance installée de 100 MW et capacité de 200 MWh pour chaque cycle journalier, de quoi satisfaire l’équivalent de deux heures de consommation pour 170000 foyers. Sur une année, le site pourrait ainsi délivrer plus de 70 GWh.

D’ici à 2030, l’entreprise britannique forte de 80 salariés compte installer en France une dizaine de parcs représentant une puissance installée d’un gigawatt. Le schéma de financement de ce plan reste à établir, mentionne Clément Girard, directeur des opérations pour la France.

En Grande-Bretagne, l’entreprise bénéficie, pour le financement de ses installations, du fonds Harmony Energy Income Trust, dont il est le créateur. Ce dernier, coté à la bourse de Londres en novembre 2021, a levé plus de 200 millions d’euros. Il a permis de financer huit systèmes de stockages par batterie en Grande-Bretagne. Six sont déjà installés et deux en cours d’installation. Harmony Energy fait état d’un portefeuille global de de 11,6 GW en Europe et en Nouvelle-Zélande.

Clément Girard décrit un marché du stockage «encore émergent dans l’Hexagone». Il observe toutefois que «RTE est actuellement saturé de demande de raccordement». La plupart des scénarios prospectifs définis par RTE dans ses «Futurs énergétiques 2050» estiment qu’il faudra monter en puissance dans le stockage électrique de grande capacités, certains scénarios estimant les besoins à plus de 20 GW.

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