Le jour où la dernière voiture thermique a été vendue en France

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Publié le 21 juillet 2021

La nouvelle Présidente de la République l’avait annoncé en 2027 et elle l’a fait. À partir du 1er janvier 2030, plus aucune voiture essence ou diesel ne sera vendue en France. Le pays prend cinq ans d’avance sur le reste de l’Europe. Mais la casse sociale a été difficile à assumer. Dans les années à venir, le monde va changer, Novethic vous propose d'imaginer ces "jours où" nos modèles vont basculer.

Ce 31 décembre 2029, la Présidente de la République se tient aux côtés du patron de Renault à Flins dans les Yvelines. Des chaînes d’assemblage de l'immense usine, sort une Clio 6 1.4 essence flambant neuve. Symboliquement, la cheffe de l’État signe le contrat d’achat de ce beau modèle bleu métallisé. Elle brandit les clés en souriant devant les caméras des grands médias. L’État vient de se porter acquéreur de la dernière voiture thermique vendue en France.

La cheffe de l’État vient d’accomplir l’une de ses plus belles promesses de campagne. Peu de temps avant l’élection de 2027, elle avait promis qu’à partir de 2030, plus aucune voiture thermique ou hybride ne serait vendue en France. Soit avec 10 ans d’avance par rapport aux engagements français initiaux et avec cinq ans d’avance sur les pays européens les plus ambitieux. Personne n’avait cru cela possible en moins de deux ans. D'autant plus que, dès le processus engagé, plusieurs usines françaises se sont mises en grève. Les ouvriers de ses sites arguaient qu’ils allaient perdre leur emploi.

Colère dans les usines

À juste titre, cette décision politique devait effectivement créer environ 80 000 postes pour des sites de production de batteries, en électrotechnique, en matière de logiciels embarqués, etc. Mais près de 100 000 salariés spécialistes de la propulsion thermique risquaient de se retrouver le bec dans l’eau. La colère a flambé et quelques voitures toutes neuves, à peine sortie d’usine, ont été incendiées sur le parking des grands fabricants et même parfois près de l’Élysée. Ces salariés et leurs syndicats n’étaient pas contre la transition assuraient-ils, mais il fallait qu’elle soit juste.

L’État et les régions ont donc organisé une grande bourse nationale des emplois industriels. Dans l’énergie, l’industrie lourde, l’aéronautique, on recherchait justement des spécialistes de la thermodynamique, des soudeurs, des mécaniciens. Près de 50 % des ouvriers de l’automobile ont été reclassés grâce à un vaste programme de formation, un quart a été mis en pré-retraite et le reste s’est retrouvé sans emploi. La Présidente allait devoir "en porter le poids social lors de l’élection de 2032", prévenaient les syndicats. Mais en ce jour du 31 décembre, elle ne s’en préoccupait pas encore, elle venait de faire entrer la France de plain-pied dans le véhicule électrique.

Ludovic Dupin @LudovicDupin

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