Les pays du G20 prêts à coopérer pour faire de l'hydrogène une énergie clé de la transition écologique

Il y a 4 années 987

Alors que les chefs d'états se réunissent au Japon dans le cadre du G20 les 28 et 29 juin, les ministres de l’environnement s'étaient déjà concertés quelques semaines auparavant. Ils avaient alors décidé d’accroître leur coopération pour faire émerger une filière mondiale de l’hydrogène. Ce gaz qui n’émet aucun polluant lors de son utilisation peut être produit à partir d’énergies renouvelables et pourrait alimenter l’ensemble du parc automobile mondial.

Toutes les planètes sont – enfin – alignées pour faire de l’hydrogène "une ressource clé dans la transition écologique", a estimé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié le 14 juin (1), lors du G20 Environnement organisé au Japon. Les États se sont ainsi engagés à intensifier leurs échanges pour faire émerger la production d’hydrogène au niveau mondial.

Aujourd’hui, la production d’hydrogène génère chaque année plus de 800 millions de tonnes de CO2 car il est produit à partir d'énergie fossile. Mais à terme, ce gaz pourrait être produit à partir d’énergies renouvelables. Il permettait ainsi de répondre au problème de leur intermittence en stockant l’électricité produite sous forme de gaz. Celui-ci pourrait ensuite servir à chauffer les bâtiments ou à faire rouler les véhicules.

Des coûts en baisse de 30 %

L’AIE prévoit que la production mondiale d’hydrogène pourrait atteindre 70 millions de tonnes par an, de quoi alimenter l'ensemble du parc automobile mondial. Si les coûts de production restent encore élevés, l’Agence estime aussi que ceux-ci pourraient baisser de 30 % d’ici 2030 en raison de la baisse du coût des énergies renouvelables et du passage à l’échelle de l’hydrogène.

La Chine a déjà entamé ce virage et a engagé une réorientation massive de ses investissements vers l’hydrogène avec un objectif d’un million de véhicules en circulation en 2030. En avril dernier, le Français Air Liquide s’est associé à une entreprise chinoise pour développer des stations de recharge dans tout le pays. En France, les premiers bus à hydrogène devraient être mis en circulation dans le Nord-Pas-de-Calais cet été.

Les pays du G20 se sont par ailleurs accordés sur la réduction des déchets plastique en milieu marin. Leurs progrès devront être publiés tous les ans. C'est "un premier pas pour résoudre ce problème", a estimé dans un communiqué Hiroaki Odachi, de Greenpeace Japon. Mais c’est "insuffisant de compter sur les actions volontaires des pays" pour résoudre cette crise. "Des règles internationales contraignantes avec des calendriers et des objectifs clairs" sont nécessaires, comme ceux de l'accord de Paris sur le climat, a-t-il ajouté. Au niveau mondial, seuls 9 % des plastiques sont recyclés.  

Concepcion Alvarez, @conce1

(1) Voir le rapport de l'AIE.

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