Pour Bruno Le Maire, passer l'hiver "sans coupures" est "à notre portée

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Plus de nucléaire, et vite: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et le nouveau PDG d'EDF Luc Rémont, pour sa première apparition publique, se sont dit "confiants" dans la capacité du parc nucléaire français à franchir sans encombre le cap de l'hiver.

"Nous abordons avec confiance les semaines qui viennent, avec le passage de l'hiver", a déclaré Luc Rémont, dont la priorité, fixée par l'exécutif, est de piloter la relance de la production d'électricité nucléaire en France.

La France est une grande nation du nucléaire. Avec @EmmanuelMacron, nous avons fait un choix stratégique : relancer la production d’énergie nucléaire dans le pays en construisant de nouveaux réacteurs.
Le pilier majeur de cette stratégie a un nom : EDF. https://t.co/rVahNa0JRJ

— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) December 9, 2022

EDF est "totalement mobilisé pour faire face aux enjeux de court terme comme de moyen terme", a souligné le nouveau patron du groupe lors d'une visite sur le site de la centrale nucléaire de Penly, en Normandie, aux côtés du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, venu délivrer un message résolument pro-nucléaire.

2035, l'objectif d'une entrée en service du premier des six réacteurs EPR de seconde génération

"Nous avons un atout maître dans l'économie française, c'est le nucléaire, il s'agit de le renforcer", a martelé le ministre devant la presse, rappelant l'objectif d'une entrée en service en 2035 du premier des six EPR de seconde génération que l'exécutif veut faire bâtir. "Si c'est 2034, c'est mieux !", a-t-il lancé.

"Ma conviction c'est que la France sera leader et que beaucoup de pays qui avaient fait une croix sur le nucléaire vont reconsidérer leurs options", a-t-il déclaré, dans une allusion à l'Allemagne.

Vêtu du gilet bleu marine et orange des salariés d'EDF, Luc Rémont s'est exprimé pour la première fois publiquement depuis sa prise de fonction le 23 novembre, devant des dizaines de salariés.

Dans la soirée, le réseau Sortir du nucléaire a dénoncé cette visite du ministre de l'Économie "alors qu'un débat public est en cours sur le projet de construire deux réacteurs EPR 2 (de nouvelle génération, NDLR) sur le site de Penly - et plus largement sur la relance du nucléaire".

Premier producteur d'électricité en Europe, EDF est en voie de renationalisation à 100% par l'Etat.

Une reprise en main qui inquiète en interne. "Hercule est abandonné, que les choses soient claires", a toutefois déclaré le ministre, évoquant ce projet de séparation des activités du groupe en trois entités, nucléaire, hydroélectrique et énergies renouvelables, combattu par les syndicats.

Dans l'immédiat, seize réacteurs restent à l'arrêt sur 56 pour des maintenances programmées ou prolongées et des problèmes de corrosion qui ont nécessité de longues réparations. Les plus vieux de ces réacteurs fêteront leur 50 ans dès 2030.

Importer 

Les remises en service s'accélèrent cependant, avec trois réacteurs rebranchés rien que dans la nuit de jeudi à vendredi, et une puissance retrouvée de 40 gigawatts (GW) ce qui devrait suffire pour surmonter la vague de froid prévue ces jours-ci, selon le gestionnaire du réseau RTE.

"EDF tient son calendrier et nous sommes sur la bonne voie", a assuré le ministre. "Arrêtons de dire que c'est la catastrophe, ce n'est pas vrai", s'est-il exclamé.

Les Français, qui bénéficiaient d'une électricité peu chère et abondante grâce au nucléaire, font désormais face à la flambée des prix de l'énergie, même tempérée par les boucliers tarifaires. Ils doivent aussi composer avec une éventuelle pénurie d'électricité symbolisée par l'application Ecowatt et ses alertes orange ou rouge qui les encourageront à limiter leur consommation.

EDF estime dès à présent à 10% environ la baisse de la consommation en novembre par rapport au même mois de 2021.

Pour lundi, date à laquelle le gestionnaire du réseau RTE s'attend à une pointe de consommation à 81,5 GW, Ecowatt reste au vert, même si un aléa est toujours possible durant le week-end, indique le gestionnaire du réseau.

Pour toute la semaine prochaine, RTE table sur un mercure en baisse de 5 à 6 degrés par rapport aux "températures de référence", synonyme d'une consommation élevée.

La France devra donc importer. Une partie de ses importations proviendront d'Allemagne, où il ne reste que trois centrales nucléaires en service depuis le renoncement de ce pays à cette énergie au lendemain de la catastrophe de Fukushima en 2011.

Cette électricité allemande était issue pour 44% d'énergies renouvelables au troisième trimestre contre 36% provenant du charbon.

(Avec AFP)

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