Pourquoi l’essence redevient le carburant favori des Français

Il y a 2 années 775

Surprise. Les moteurs qui fonctionnent au super plutôt qu’aux électrons remontent dans les intentions d’achat d’automobiles, selon le sixième Baromètre Énergies de titre spécialisé L’Argus. L’image de ce carburant, à l’inverse du gazole, reste bonne. D’autant qu’il est de plus en plus perçu comme "vert", grâce à la communication autour du superéthanol E85. Si le E85 bénéficie d’une fiscalité allégée, c’est en raison de la baisse de 90 % des émissions de particules fines et de 75 % des gaz à effet de serre, du puits à la roue. 

L’engouement des automobilistes pour le superéthanol E85 et son tarif imbattable de 0,68 euro le litre (moitié moins cher que le super) induit une remontée très nette du moteur à essence, le seul compatible avec cet alcool carburant d’origine agricole. Ce serait mentir que d’affirmer que les Français obéissent à leur conscience écologique, lorsqu’ils investissent mille euros en moyenne dans la conversion de leur auto au E85.

Championne des taxes sur les carburants, la France épargne très largement cet alcool d’origine agricole, ajouté au super à hauteur de 85 % maxi en été (et moins de 70 % au creux de l'hiver). Doté de toutes les vertus, le superéthanol E85 est le seul carburant dont les ventes progressaient en France en 2020, dans un contexte de confinement et de baisse des déplacements. Ce décollage, qui devrait être de 20 % en 2021, est à relativiser. Car le superéthanol E85 ne représentait encore que 3,7 % des essences vendues l'an dernier.

A noter que les alternatives réputées écolos, à l’exception de l’électricité, ne décollent pas. Le gaz et l’hydrogène peinent ainsi à séduire. A la traîne de ses voisins en matière de gaz carburants (GPL et GNV), la France soutient ardemment l’éthanol par une taxation allégée et par un encadrement de l’homologation des boîtiers. La réglementation autorise dorénavant la conversion de 97 % des véhicules à moteur essence de 14 CV et moins. Ce sont potentiellement 13.000 modèles de véhicules mis en circulation entre 2001 et 2010 qui peuvent être équipés d’un boîtier E85 homologué. A la clé, une carte grise gratuite presque partout en France. 

Leçon première : végétalisation

La révolution de l’éthanol, carburant d’origine agricole dont la France est le premier producteur européen, est en marche. Il est incorporé à des teneurs diverses dans les différentes essences (E5, E15, E85). Autre motif de satisfaction, le leader des boîtiers de conversion E85 est une entreprise française, Flexfuel Energy Development.

Leçon seconde : dé-diésélisation

Les particuliers ne sont plus que 21% à songer acheter un diesel : c’est 3 points de moins qu’en 2020, quand le super était plus cher. La sobriété du gazole ne résiste pas aux réglementations visant à en limiter l’usage. Les constructeurs ont baissé les bras, préférant investir dans d’autres motorisations

Leçon troisième : électrification

Alors que l’hybride reste « perçu comme un bon compromis avec moins de contraintes que l’électrique », son recul d’un point dans les intentions d’achat trahit une « confusion grandissante » chez le particulier face aux trois formes d’hybridation (légère, complète ou rechargeable). L’Argus constate que « 22% ne savent pas quel type utiliser ». Le 100% électrique, lui, progresse de 3 points à 17%, un record historique.

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