par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) - Renault a annoncé jeudi une révision à la hausse de ses objectifs financiers pour l'année en cours grâce notamment à la demande pour ses nouveaux modèles familiaux, le SUV Austral et le break Dacia Jogger en tête.
Le groupe au losange, qui a engagé depuis plusieurs années une profonde restructuration et un repositionnement stratégique pour redresser ses marges, vise désormais pour 2023 une marge opérationnelle comprise entre 7% et 8%, contre un objectif précédent supérieur à 6%.
"Cette révision s'explique principalement par la qualité du mix (des) ventes en lien avec le succès des nouveaux lancements et la poursuite de la politique commerciale axée sur la valeur", a déclaré le constructeur automobile français dans un communiqué.
Renault table aussi sur un free cash-flow opérationnel de l'automobile supérieur ou égal à 2,5 milliards d'euros cette année, contre une cible précédente supérieure ou égale à deux milliards d'euros.
Distancé jusqu'ici par plusieurs autres groupes automobiles, notamment son compatriote PSA - aujourd'hui Stellantis - qui affiche constamment une marge à deux chiffres, Renault s'est recentré sur ses marchés et ses modèles les plus rémunérateurs, notamment sur le segment de taille intermédiaire.
"Cette offensive produits (...) inédite dans l'histoire du groupe (...) ne fait que commencer et permettra encore d'améliorer la performance du groupe", a déclaré le directeur général Luca de Meo cité dans le communiqué.
Renault publiera le 27 juillet ses résultats semestriels qui devraient, selon lui, se traduire par une marge opérationnelle supérieure à 7% et un free cash-flow opérationnel de l'automobile d'environ 1,5 milliard, une prévision qui intègre 600 millions d'euros de dividendes de la filiale de financement Mobilize Financial Services.
Les années à venir seront marquées par d'autres lancements majeurs comme le coupé Rafale, les Renault 5 et Alpine A290 électriques ou le SUV Dacia Bigster, grand frère du Duster, l'un des best-sellers du groupe.
Pour moderniser son image et revenir dans la course de l'électrification, Renault a également annoncé la création d'une entité dédiée à l'électrique et aux logiciels, et ouverte à des partenaires extérieurs.
Nissan doit y prendre une participation pouvant aller jusqu'à 15% mais les accords définitifs sur la restructuration de l'alliance n'ont pas encore été signés, le partenaire japonais de Renault ayant été agité à son sommet par une bataille de pouvoir et des divisions persistantes sur l'intérêt d'un investissement dans cette entité "Ampère" de Renault.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Jean Terzian)