RTE se dit prêt au boom des renouvelables, et ce, sans faire flamber les prix pour le consommateur

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Publié le 26 décembre 2019

Le gestionnaire du réseau électrique français RTE se veut rassurant face au boom des énergies renouvelables. S’il prévoit de doubler ses investissements annuels dans les quinze années à venir, il assure toutefois que les coûts pour le consommateur final seront maîtrisés.

C’est un feu vert supplémentaire sur la voie du développement des énergies renouvelables. Dans son projet d’évolution à l’horizon 2035, le gestionnaire du réseau électrique, RTE, prévoit qu’à cette horizon, aucune rupture technologique majeure ne sera nécessaire pour absorber la hausse prévue de la production électrique renouvelable.

RTE estime qu’il lui faudra 33 milliards d'euros d'investissements sur 15 ans pour se moderniser et se numériser, créer des interconnexions avec les pays voisins ou encore développer les énergies renouvelables. Cela représente deux milliards par an, contre 1,3 aujourd'hui.

Si cela semble colossal, le gestionnaire du réseau à haute tension se veut rassurant. "Ce montant se situe dans la fourchette basse des montants prévus dans les pays voisins", précise-t-il. Par ailleurs, l’amortissement sur une longue période ─ de l’ordre de 30 à 40 ans ─ et le faible niveau des taux d’intérêt lui permet d’envisager cette croissance "de manière relativement sereine".

Le coût du transport sur les factures restera stable

Surtout, la transition énergétique ne devrait pas peser sur la facture des consommateurs. "Vu du consommateur final, les répercussions de ces besoins supplémentaires d'investissement seront atténuées", assure RTE. "Le coût du réseau de transport restera globalement stable [sur les factures, NDR], de l’ordre de 10 % des coûts du système électrique".

Sur les 33 milliards d’euros d'investissement identifiés, 13 milliards concernent l'adaptation du réseau aux renouvelables, 8 milliards le renouvellement des ouvrages les plus anciens (qui datent de l’après-guerre), 7 milliards le raccordement des énergies marines, 3 milliards le numérique et 2 milliards les interconnexions transfrontalières qui seront doublées d’ici 2035. Cette modernisation du réseau devrait permettre d’éviter entre 55 et 80 millions de tonnes de CO2 par an.

"Un dimensionnement optimal du réseau de transport d’électricité permettra d’accueillir les nouvelles installations solaires et éoliennes à la hauteur des objectifs de la future PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie). Ces évolutions se feront à des coûts maîtrisés pour le consommateur grâce à une planification intégrée des futurs sites de production, à terre comme en mer, et à la flexibilité des énergies renouvelables" a réagit Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).  

Concepcion Alvarez, @conce1

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