Par Maxime Heuzé le 27.07.2022 à 17h35 Lecture 6 min. Abonnés
Les 27 ministres de l'Energie de l'Union européenne se sont accordés sur un plan d’urgence en cas d'embargo total du gaz russe cet hiver. Les Etats-membres se sont mis d’accord pour réduire de 15% leur consommation de gaz mais avec de nombreuses dérogations.
La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a présenté le 20 juillet dernier le plan de la Commission pour voler au secours des pays membres les plus dépendants aux gaz russe cet hiver. Un plan largement amendé par les ministres de l'Energie des 27 ce mardi.
JOHN THYS / AFP
Réduire la consommation de gaz des Etats membres de l'Union européenne de 15% dès le mois d’août et jusqu’en mars 2023. C’est la mesure phare du plan d’urgence européen pour faire face à une pénurie de gaz russe cet hiver, adopté par le conseil européen des ministres de l’Energie des 27 Etats-membres, mardi 26 juillet. L'objectif: économiser entre 30 et 45 milliards de mètres cubes de gaz à l'échelle européenne et atténuer ainsi la dépendance de l'UE vis-à-vis de Moscou.
Présenté le 20 juillet par la Commission européenne, ce plan a été âprement discuté puis finalement largement amendé par les Etats européens, même si sa vocation reste toujours de voler au secours des pays les plus consommateurs de gaz russe -en particulier l'Allemagne. Avec un fil conducteur: que les 27 économisent leurs ressources et remplissent au maximum leurs réserves pour pouvoir les partager avec les plus vulnérables. Car l’Europe, qui a montré les muscles quand Vladimir Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine, est bien consciente qu’elle est très exposée.
Dépendance variable des Etats membres à Moscou
Le Fonds monétaire international (FMI) estime à 400 milliards de mètres cubes la consommation annuelle de gaz de l’UE, dont 145 milliards proviennent de la Russie. Mais certains pays européens sont plus vulnérables que d’autres. Toujours selon l'institution, une sanction de Moscou pourrait frapper 40% de la consommation gazière de la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, faisant ainsi baisser leur croissance de 6%. Un véritable coup de bambou sur les économies de l’Europe de l’Est mais aussi de l’Allemagne qui dépendait à 35% du gaz russe en mai (contre 55% avant la guerre).
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