Après le Qatar et l’Irak, TotalEnergies ajoute du solaire à un projet gazier à Oman

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TotalEnergies a annoncé le 22 avril le lancement du projet Marsa LNG à Oman, dans lequel la liquéfaction de gaz naturel destiné au transport maritime sera électrifiée et alimentée par un parc solaire de 300 MWc. Technip Energy a décroché le contrat de construction.

Après le Qatar et l’Irak, TotalEnergies associe une nouvelle fois énergies fossile et solaire dans un pays du Golfe, à Oman cette fois. La major française a annoncé le 22 avril la décision finale d’investissement de Marsa LNG. Un projet inédit mené via une coentreprise avec OQ, l'ex-Oman Oil Company (20%), baptisé Marsa Liquefied Natural Gas.

TotalEnergies va produire 150 MPC/j de gaz sur le bloc 10 du champ onshore de Mabrouk North-East, qui a démarré en janvier 2023. Ce gaz, destiné au transport maritime, sera liquéfié dans une nouvelle usine GNL d’une capacité d'une mégatonne par an (Mt/an) qui sera construite dans le port de Sohar. Le train de liquéfaction ne sera pas alimenté par des turbines à gaz, mais par des moteurs électriques alimentés par un parc photovoltaïque dédié de 300 mégawatts crête (MWc), construit par TotalEnergies (49%) et OQ (51%). Il couvrira 100% de la consommation énergétique de la nouvelle usine de liquéfaction, qui doit démarrer en 2028.

C’est Technip Energies qui a remporté le contrat d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction (EPC) du train de liquéfaction, pour un montant estimé entre 500 millions et un milliard d’euros. L’américain CB&I construira, lui, la cuve de GNL d’une capacité de 165000 m3.

Le GNL de Marsa est prioritairement destiné à alimenter le transport maritime dans les pays du Golfe, en créant le premier hub de soutage GNL au Moyen-Orient. Les volumes non vendus seront enlevés par un méthanier de TotalEnergies pour être vendus ailleurs dans le monde. Le français a également signé un contrat d’achat de 10 ans, à partir de 2025, de 800000 tonnes par an de GNL avec Oman LGN.

Un train de liquéfaction électrique

Grâce au parc solaire, l’usine de liquéfaction aura «la plus faible intensité d’émissions de gaz à effet de serre construites dans le monde» avec moins de 3 kg d'équivalent CO2 par baril (CO2e/bep) assure TotalEnergies dans un communiqué. Selon la major, l’intensité carbone moyenne des usines GNL est d’environ 35 kg CO2e/bep.

Outre le parc de 300 MW, TotalEnergies (49%) et OQ ont annoncé s’associer pour développer un portefeuille de renouvelables de 500 MW supplémentaires. Une bonne opportunité pour TotalEnergies, qui peine à gagner des appels d’offres renouvelables dans les pays du Golfe. D’autant qu’il n’est pas prêt à le faire n’importe comment.

A Oman, notamment, TotalEnergies n’a pas voulu répondre à l’appel d’offres sur un mégaprojet de production d’ammoniac vert gagné par Engie, considérant les coûts de production attendus inatteignables. En revanche, en Irak, TotalEnergies avait réussi à ajouter un parc solaire de 1 GW à un projet pétrolier original avec valorisation du gaz fatal. Et au Qatar, il a aidé QatarEnergy à relever le défi de construire à temps pour la coupe du monde de football de 2022 le parc photovoltaïque de 800 MWc d’Al Kharsaah, la plus grande du pays. Mais le français peine depuis à décrocher d’autres contrats de ce type.

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