[L’industrie c’est fou] Au large des Iles Féroé, la start-up suédoise Minesto a mis en service une nouvelle version de son hydrolienne d’une puissance de 1,2 MW. Relié à une ancre au fond de l'océan, l'engin bouge en fonction des courants ce qui permet de produire de l'électricité.
Cela ne ressemble ni à un cerf-volant, ni à un sous-marin mais un peu plus à une pieuvre. Dragon 12, le dernier-né de la start-up suédoise Minesto, est en fait une hydrolienne. Le 9 février, l’engin a apporté pour la première fois de l’électricité au réseau des îles Féroé.
Doté d’une puissance nominale de 1,2 MW, l’appareil, large de 12 mètres et lourd de 28 tonnes, est ancré avec une attache au fond marin. Pour convertir l’énergie en électricité, Dragon 12 n’est pas fixe, comme une hydrolienne traditionnelle, mais bouge selon une trajectoire de vol en forme de 8 propulsée par le courant de marée. L’engin se déplace selon les courants, afin de capter davantage d’eau.
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«Lorsque vous faites voler un cerf-volant sur le côté, vous remarquez qu’il vole plus vite - bien plus vite que le vent lui-même ne souffle. Sauf qu’au lieu de voler sur une plage, nous volons dans l’océan, car l’eau est près de mille fois plus dense que l’air et l’énergie est donc beaucoup plus concentrée», explique l’équipe de Minesto, à l’origine un spin-off du constructeur aéronautique suédois Saab, et qui développe ses produits depuis 2007. Dragon 12 a une puissance dix fois supérieure à la précédente version du produit, de 100 kW.
Dix ans d’essais
Après plusieurs essais réalisés en mer depuis 2013, Minesto a fourni pour la première fois de l’électricité au réseau des îles Féroé en 2020, avant d’inaugurer une nouvelle version de son hydrolienne en 2022, puis Dragon 12 en 2024. «Nous avons franchi l’étape la plus importante de l’histoire de l’entreprise en produisant de l’électricité pour le réseau grâce à notre centrale électrique à l’échelle du mégawatt», se félicite Martin Edlund, le PDG de l’entreprise. L’équivalent de 1000 foyers pourra être alimenté.
En plus de l’exploitation de son appareil au large des îles Féroé, avec un contrat d’achat d’énergie par la compagnie locale en charge de l’électricité, Minesto travaille sur un projet à Taïwan, où 97,5% de la consommation totale d'énergie provient de combustibles fossiles importés, et possède un site industriel au Pays de Galles.