Engie, via sa filiale Engie New Ventures, annonce le 5 septembre investir dans la start-up française CarbonX, qui se pose comme intermédiaire pour la vente et l’achat de crédits carbone issus de technologies d’élimination du CO2 chimiques ou géologiques.
Malgré son recentrage sur l’énergie, Engie s’intéresse encore aux CCUS, les solutions de captage, stockage et d'utilisation du CO2. «Si nous aidons nos clients à se décarboner avec la fourniture d’énergie renouvelable, il restera des émissions incompressibles», rappelle Alexis Manuel, responsable des marché carbone chez Engie. C’est le cas pour Engie lui-même, qui sait que son objectif de neutralité carbone en 2045 sur les scopes 1, 2 et 3 ne pourra être atteint sans compensation carbone.
Après des investissements minoritaires dans des start-up comme la française CryoCollect, spécialisée dans la capture du CO2 biogénique de la méthanisation ou de l’allemande Ineratec dans la production d’e-fuel, Engie New Venture a annoncé le 5 septembre un investissement dans CarbonX.
Identifier les meilleurs projets
Cette start-up parisienne, créée à l’été 2022, se positionne sur le marché de l'élimination du dioxyde de carbone (EDC), qui promet la production de crédits carbone beaucoup plus robustes et fiables que ceux liés à la préservation des forêts. La start-up identifie les meilleurs projets de capture dans l’air (DAC) avec minéralisation dans la roche, d’enhanced weathering (altération améliorée du CO2), d’absorption dans l’océan ou de stockage durable dans la biomasse. «Notre rôle est d’accompagner les clients dans l’achat des crédits carbone, de répertorier les projets en développement et d’aider les clients à choisir les projets les plus compétitifs en fournissant aussi une infrastructure critique pour permettre aux entreprises de s’engager», explique Paolo Piffaretti, fondateur et directeur général de CarbonX.
Sécuriser l'achat de crédits carbone solides
La start-up organise des visites de quatre projets déjà en service en Norvège chez Exergi, en Suisse chez Neustark, en Écosse chez OCO Technologies et en Allemagne chez Novocarbo. Elle a déjà sous gestion quelque 50 000 tonnes par an de crédits carbone. «On cherche à monter des sortes de PPA, où contrats long terme, qui permettent aux entreprises d’investir dans des projets d’élimination du carbone pour ensuite pouvoir bénéficier des crédits carbone générés», explique le dirigeant de CarbonX. Elle aurait déjà séduit quatre clients, dont un gros industriel du nord de l’Europe.
Sur ce marché émergent, la start-up s’affiche comme un des dix plus importants acteurs dans le monde. Le potentiel mondial de l'EDC serait de 7 à 9 gigatonnes de CO2 par an en 2050. Engie envisage de proposer les services de CarbonX à ses clients.