Emmanuel Macron a annoncé qu’EDF reprenait officiellement, ce vendredi 31 mai, les activités nucléaires de General Electric, au terme de deux ans d'atermoiements.
Dans un entretien accordé aux titres du groupe Ebra, Emmanuel Macron a annoncé qu’EDF reprendrait, ce vendredi 31 mai, les activités nucléaires de General Electric, parmi lesquelles les activités de maintenance et de fabrication des turbines Arabelle, qui équipent les centrales nucléaires françaises. «Les accords conclus assurent la pérennité de cette activité qui est une véritable fierté française», s’est réjoui le président de la République. Le montant de l'opération n'a pas été communiqué. Le périmètre porte sur l'îlot conventionnel des centrales nucléaires (pour la génération d'électricité et le refroidissement des circuits) hors activités de services localisées sur le continent américain.
Il s’agit de l’épilogue d’un feuilleton débuté en 2022, lorsque Emmanuel Macron avait annoncé le principe de cette opération. Un «accord d’exclusivité» devait permettre le rachat par l’énergéticien français de GE Steam Power, la branche nucléaire du conglomérat américain (ex-Alstom), dans le cadre d’une nouvelle feuille de route du nucléaire français. La construction de six nouveaux EPR2 et l’annulation de la fermeture de 12 réacteurs avait été confirmée par la même occasion. Les turbines à vapeur Arabelle constituent un élément phare des EPR, des EPR2 et des SMR.
Pour accueillir cette acquisition, EDF crée une nouvelle filiale, Arabelle Solutions, dont le président du conseil d'administration sera Bernard Fontana, le président de Framatome. «Cette nouvelle filiale nous permettra de déployer des technologies et des services de maintenance qui sont clés, tant pour EDF que pour les autres exploitants nucléaires, en France et à l’international. L'acquisition accompagne la relance de la construction de réacteurs nucléaires, dont l’Europe a besoin pour sa décarbonation et sa souveraineté énergétique, avec une filière industrielle européenne pleinement autonome», indique Luc Rémont, le PDG d'EDF.
2500 personnes concernées en France
Dans l’intervalle, la cession de GE Steam Power a maintes fois été repoussée. Dernier épisode en date, l’annulation in extremis de l’opération, en décembre 2023, quelques heures avant l’annonce officielle. Les effets des sanctions américaines contre la Russie décidées dans le cadre de la guerre en Ukraine sur le carnet de commandes de GE Steam Power (Geast) étaient notamment redoutées par EDF, le principal client de Geast étant le groupe russe Rosatom.
Dans le cadre de la cession de GE Steam Power à EDF, environ 3300 salariés doivent rejoindre l’énergéticien français, dont environ 2 500 en France, parmi lesquels environ 1000 situés à Belfort (Territoire de Belfort). Les sites de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), de Rugby (Royaume-Uni) de Sanand (Inde) sont notamment concernés.