Publié le 03 janvier 2021
L’électricité nippone, en particulier depuis l’accident de Fukushima en 2011, est très dépendante de combustibles fossiles. Bien décidé à atteindre la neutralité carbone en 2050, le pays a annoncé miser sur les renouvelables et la voiture électrique à prix raisonnable.
Alors que la Chine a donné des détails sur son ambition de neutralité carbone et qu’on attend le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris avec l’arrivée à la Maison blanche de Joe Biden, le Japon, troisième économie mondiale et cinquième émetteur de C02 de la planète, a dévoilé une feuille de route pour parvenir à son objectif de neutralité carbone d'ici 2050. Alors que le pays est aujourd’hui très dépendant du gaz, il vise un accroissement massif des énergies renouvelables et la diminution du coût des batteries pour véhicules électriques.
C'est la première fois que Tokyo détaille la manière dont l’archipel entend réduire à zéro ses émissions de gaz à effet de serre d'ici au milieu du XXIe siècle, comme l'a annoncé le 26 octobre le Premier ministre Yoshihide Suga. Cette "stratégie de croissance verte", mise en ligne sur le site du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), fixe notamment comme "objectif indicatif" que 50 à 60 % de l'électricité du pays proviennent des énergies renouvelables d'ici là.
En comparaison, le dernier plan énergétique du Japon, en 2018, fixait un objectif de 22 à 24 % d'ici 2030, contre environ 17 % en 2017. Le gouvernement estime nécessaire un "changement significatif" des mentalités pour comprendre que "les politiques qui prennent en compte l'environnement ne sont pas un frein, mais un moteur de la croissance", a déclaré le porte-parole du gouvernement Katsunobu Kato devant la presse.
Appel à tout le pays
Pour atteindre une société "neutre en carbone, il faut non seulement que l'industrie, mais aussi tout le Japon, y compris le secteur public et chacun de vous, fasse de son mieux", a-t-il ajouté. Le gouvernement a annoncé tabler aussi sur 30 à 40 % de l'approvisionnement en électricité assuré par les centrales nucléaires et thermiques (équipées de systèmes de captage du CO2). Les 10 % restants seraient produits à partir d'hydrogène.
Ce nouveau mix électrique s’inscrit dans un contexte de hausse de la consommation nationale de 30 à 50 % d'ici 2050. Pour y faire face, le gouvernement souhaite notamment développer l'éolien en mer, le Japon s'étant fixé ce mois-ci un objectif de production de 45 gigawatts d'ici 2040, soit un bond gigantesque par rapport au 0,02 gigawatt actuel.
Parallèlement à son intention annoncée début décembre d'interdire la vente de véhicules neufs à essence ou diesel d'ici le milieu des années 2030, le gouvernement souhaite aussi dans les dix prochaines années une réduction de 50 % du coût des batteries des véhicules électriques. Ces annonces sont censées envoyer au secteur industriel un message fort sur la volonté du gouvernement de favoriser la croissance verte et encourager les investissements en ce sens du secteur privé, ont rapporté des médias nippons.
La Rédaction avec AFP