Les énergies renouvelables sont peu dépendantes des terres rares

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Publié le 06 décembre 2019

Un nouveau rapport de l’Ademe fait le point sur l'utilisation des terres rares dans les énergies renouvelables et leurs solutions de stockage. Selon l’agence, il n’y a pas de risque d’approvisionnement. En revanche, l'utilisation de métaux rares comme le cobalt ou le lithium est plus problématique.

Les énergies renouvelables et les solutions de stockage dépendent très peu des terres rares. Voici la mise au point que vient de faire l’Ademe dans un nouveau rapport publié fin novembre. Ces terres rares – qui contrairement à leur nom sont abondantes mais inégalement réparties – sont très faiblement utilisées dans le secteur des renouvelables pour fabriquer des aimants permanents. Elles rentrent dans la composition de moins de 3 % des éoliennes terrestres. Et les technologies solaires photovoltaïques actuellement commercialisées n’en utilisent pas.

En revanche, l’éolien en mer, marché en forte croissance, va nécessiter un peu plus de terres rares. On estime les besoins français d’ici 2030 à 1 % de la demande annuelle mondiale en néodyme et environ 4 % en dysprosium, deux terres rares utilisées dans les générateurs des éoliennes pour améliorer les rendements de conversion, réduire le poids des nacelles et les besoins de maintenance et allonger la durée de vie des systèmes.

Alerte sur les métaux rares

Pour ce qui est des dispositifs de stockage de l’énergie renouvelable, les technologies les plus déployées (batteries lithium-ion, sodium-soufre et plomb-acide) ne sont pas ou peu composées de terres rares, explique l’Ademe. En revanche, "l’utilisation de métaux critiques ou stratégiques (tels que le cobalt dans les batteries lithium-ion) apparaît nettement plus problématique que celles des terres rares dans le stockage d’énergies renouvelables", conclut l’agence.

C’est ce que pointait déjà Guillaume Pitron, dans son ouvrage "La guerre des métaux rares" publiés en 2018. Le journaliste révélait l’envers de la transition énergétique qui nécessite d’importantes ressources en métaux rares (cobalt, lithium, terres rares...), aujourd’hui produites majoritairement en Chine dans des conditions environnementales désastreuses. Pour le cobalt par exemple, la demande devrait être multipliée par 24 entre 2013 et 2030.

L’Ademe alerte elle aussi sur la criticité – et non la rareté – des terres rares principalement liée au quasi-monopole actuel de la Chine pour leur extraction et leur transformation. Le pays réalisait environ 86 % de la production mondiale de terres rares en 2017. Enfin, concernant leur recyclage, l’agence met en exergue les contraintes d'équilibre économique et technologiques, et le manque de gisement de taille industrielle qui devrait encore durer vingt ans avant d'envisager un déploiement économique des infrastructures de recyclage. Aujourd'hui, moins d'un tiers des terres rares est recyclé.

Concepcion Alvarez @conce1

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