Proxinnov, le centre de ressources technologiques dédié à la robotique, renforce son parc de cellules robotisées à La Roche-sur-Yon (Vendée) avec un prototype de ligne polyvalente et open source de démantèlement des batteries en fin de vie.
Proxinnov va installer dans son usine pilote de la Roche-sur-Yon (Vendée) une importante cellule robotisée dédiée au démantèlement «intelligent» des batteries en fin de vie. Ce prototype, présenté comme sans équivalent, vise un large spectre de batteries, celles des voitures, scooters et vélos, mais également des petits équipements électroménagers (cuisine, perceuses…).
C’est là un projet de 800000 euros sur deux ans financé à hauteur de 520000 euros par France 2030. Le projet est mené en partenariat avec la start-up VoltR qui ambitionne la création d’une première usine sous deux ans à Angers. «Il s’agira d’une ligne flexible en open source», mentionne Jade Le Maître qui dirige Proxinnov, cluster et centre de ressources technologiques de la robotique, de statut associatif.
Ce Poc (Proof of concept) est plus largement destiné à être décliné dans l’industrie. «Il mettra en œuvre des technologies françaises», soutient la dirigeante. Les premières briques comprenant notamment des cellules de métrologie et de programmation sont déjà en place. La ligne sera complétée en septembre. Dans le cas de VoltR, l’automatisation du démantèlement pourrait multiplier par 4 ou 5 le volume de batteries démantelées, explique aussi Jade Le Maître.
Déjà 13 cellules
Cet équipement pilote prendra donc place dans la halle technique (1000 m²), agrandie l’an dernier, où Proxinnov a déjà installé 13 cellules robotisées sur d'autres thématiques. Elles mettent en œuvre des robots et équipements de 24 marques différentes. Le tout offre un panel assez large d’applications en cobotique, palettisation, parachèvement, agroalimentaire, logistique, soudage, ergonomie, manutention, contrôle et dévracage de petites pièces, usinage, assemblage, contrôle qualité, métrologie, fabrication additive...
En tant que centre de ressources technologiques, Proxinnov a pour mission d’accompagner les entreprises dans leur acculturation, leur veille, le prototypage, jusqu’à la petite série, et la formation en matière d'automatisation et de robotique. L’association, présidée par Gil Briand, PDG du groupe de construction métallique Briand, emploie 15 salariés et réunit 197 acteurs de la robotique (industriels, intégrateurs, fournisseurs de solutions, formation…). «Il est essentiel d’avoir un centre technique de proximité pour rester à la page sur les dernières innovations, de pouvoir les tester et les évaluer contribue à notre agilité et à notre performance», témoigne Matthieu Crépin, directeur général de Demgy Atlantique, plasturgiste établi près de Nantes.
Réemploi des robots
Proxinnov, qui annonce par ailleurs l’implantation d’une antenne au Havre, avec un «tech lab» de 200 m², fonctionne avec un budget de 1,5 million d’euros financé pour moitié sur fonds publics (État et collectivité) et pour l’autre par son chiffre d’affaires. En dix ans, Proxinnov a mené 194 projets de transformation industrielle.
Parmi ses priorités, Proxinnov met aussi en exergue l’enjeu de l’analyse du cycle de vie et le réemploi de robots dans de nouvelles cellules robotisées, là où ces outils étaient, encore récemment, mis au rebut. «Les cellules automatisées ont longtemps été liées à un produit, ensuite on jetait la ligne», observe Jade Le Maître. Or la grande force des robots est leur polyvalence et la possibilité de les réutiliser, ce qui représente un axe important de compétitivité.» Cette stratégie de réemploi est d’ailleurs prise à bras le corps par les roboticiens, à instar de Kuka, partenaire de Proxinnov. «40 à 100% des robots peuvent être récupérés», précise Sébastien Staelen, directeur commercial France de ces roboticiens qui a lancé depuis 2016 le rétrofit de ses équipements.