La start-up amiénoise Tiamat, qui conçoit des batteries sodium-ion, a signé le 7 mai la convention d'implantation de sa future gigafactory. Ce sera sur la zone industrielle Jules Verne à Boves, près d'Amiens (Somme). Plus d'un millier d'emplois vont être créés. La mise en service est prévue pour démarrer début 2026 et la fin des travaux pour 2030, pour un projet final d'une capacité de 5 GWh.
Tiamat, la start-up issue des recherches du CNRS, spécialisée dans les batteries sodium-ion et basée au Hub de l’énergie à Amiens (Somme) a officiellement choisi la ZAC Jules-Verne, à Boves, pour implanter sa future usine. La gigafactory va permettre à Tiamat de passer au stade industriel pour atteindre la fabrication de 300000 batteries par jour d'ici à 2030. La feuille de route (convention d’implantation) a été signé le 7 mai, entre les différents partenaires et services de l'Etat, pour préciser le calendrier, préciser les modalités d’accompagnement de la construction et confirmer les engagements, notamment financiers, de l’État, de la Région et de la Métropole. Les travaux commenceront à Boves en octobre sur un terrain de 25 hectares et les premières lignes de production seront opérationnelles fin 2025.
Objectif : 100 millions de cellules de batteries produites par an. «Sur l'usine, nous emploierons, à terme, entre 1500 et 2000 personnes issues de l'écosystème local. Nous avons fait le choix de cœur de rester sur Amiens car l'ensemble des partenaires a su se mobiliser et aussi pour rester dans la vallée de la batterie. Cette convention d'implantation marque donc l'acte de naissance du projet industriel Tiamat», se réjouit le président de l'entreprise Hervé Beuffe, qui a pu compter sur l'investissement des collectivités locales dans le projet industriel : 1,3 million d'euros d'Amiens Métropole, ainsi qu'une première tranche de 8 millions d'euros de la part de la Région au titre du dispositif d’aide à l’implantation. Quant à l'Etat, il investit 25 millions d'euros au titre du plan France 2030 pour l'investissement dans les technologies innovantes et la transition écologique et un crédit d'impôts "industrie verte" potentiel de 189 millions d'euros, mobilisable jusqu'à la bonne fin du projet global.
Tiamat rejoint les autres gigafactories des Hauts-de-France
«La vallée de la batterie, ce n’est pas que Dunkerque, Douai et Douvrin. Je l’ai toujours dit : il y a de la place en région pour étendre la vallée de la batterie. Et Amiens m’a toujours semblé une évidence», affirme Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France qui accompagnera aussi Tiamat dans la formation aux nouveaux métiers. L’objectif pour Tiamat est de devenir le leader européen dans la conception de cellules de batteries sodium-ion pour chaque segment de marché (puissance et énergie).
Actuellement, Tiamat produit déjà (en Chine), grâce à un partenariat avec le sous-traitant Zenergy, une première génération de batteries destinées à l’outillage portable, au stockage stationnaire, à l’association de piles à combustible, au ferroviaire, à l’aéronautique et aux batteries de secours des voitures électriques. «Notre avenir de Tiamat passe par le lancement de notre unité de production, conclut Hervé Beuffe. Notre technologie unique attire déjà l’attention d’industriels comme Arkema et de futurs clients comme le groupe Stellantis qui a décidé de soutenir le projet en se positionnant comme leader du nouveau tour de table, et en affichant son ambition de soutenir les étapes à venir pour mettre en place l’outil industriel dédié à la technologie sodium».